Communication scientifique pour doctorants
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Sites
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:: S.I.Lex :: : Au croisement du droit et des sciences de l'information.
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Open Access France - Site Couperin sur l'accès libre NOUVEAU
Monographies
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Alcantara, Christophe : E-réputation : regards croisés sur une notion émergente. Issy-les-Moulineaux, Gualino-Lextenso éd. : 2015. Cote(s) CUJAS : [en commande]
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Guglielmi, Gilles J. : Le plagiat de la recherche scientifique / [colloque, 20-21 octobre 2011, à Paris ; organisé par le Centre d'études et de recherches en sciences administratives et politiques, CERSA]. Paris, LGDJ : 2012. Cote(s) CUJAS : 536.211A, KS.3/GUG
Articles en ligne
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NOUVEAU - Tambou, Olivia : Publier en France en Open Access pour les chercheurs en droit est aujourd’hui possible, part. 1
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Alcantara, Christophe : Être acteur de son e-réputation.
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Benech, Christophe : Protection et propriété des données sur Academia.edu et ResearchGate.
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Dacos, Marin ; Mounier, Pierre : Les carnets de recherche en ligne, espace d'une conversation scientifique décentrée.
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Le blog du CCSD : Identité(s) numérique(s) et archives ouvertes.
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Acquier, Françoise : Hal – Academia.edu, jouer des complémentarités !
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Dassa, Michèle ; Kosmopoulos, Christine ; Pumain, Denise : Comparer les bases de données scientifiques internationales en sciences humaines et sociales (SHS)
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Un blog pour l’information juridique : A qui l’Open Access rend-il service ?
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Université d'Angers : C’est quoi le plagiat ? (Quizz)
La Communication scientifique
Publications des chercheurs
Les articles scientifiques
La recherche est aujourd’hui essentiellement diffusée par les revues scientifiques qui sont des publications périodiques. La publication d’articles permet aux chercheurs de diffuser leur travail et de se faire connaître parmi leurs pairs. Lieu de débat pour la recherche, les revues scientifiques jouent un rôle fondamental dans la communication scientifique. Elles sont souvent spécialisées dans un domaine particulier et jouent un rôle important dans l’évaluation de la recherche. Leur notoriété est variable.
Le système de publication scientifique
La qualité de la production scientifique repose sur un système d’évaluation par les pairs ou peer review. Les articles des chercheurs sont soumis avant publication à un comité de lecture au sein duquel d’autres experts du domaine (des « pairs ») sont chargés d’examiner un certain nombre de critères comme la méthodologie employée, les résultats et conclusions de l’étude ou l’originalité du travail. Les travaux soumis font souvent l’objet de corrections avant publication.
La prépublication (ou preprint) est la version soumise d’un article (avant soumission au comité de lecture). Le postdocument (ou postprint) est la version de l’article acceptée de l’article. La version de l’éditeur (ou reprint) est la version publiée de l’article.
Bibliométrie
La bibliométrie désigne un ensemble d’outils permettant de mesurer et d’évaluer la production scientifique des institutions ou des chercheurs. Elle s’appuie sur des indicateurs d’impact qui étudient essentiellement les citations des articles scientifique recensés dans des bases de données telles que Web of Science, Scopus ou Google Scholar.
- Le facteur d’impact permet d’évaluer la visibilité d’une revue scientifique : il correspond au nombre de citations reçues en moyenne par les articles d’une revue donnée au cours d’une période de temps définie (2 ans ou 5 ans).
- L’indice h rend compte de l’impact des publications d’un chercheur : il correspond au nombre d’articles h d’un chercheur donné ayant reçu au moins h citations.
L’usage de la bibliométrie pour l’évaluation individuelle des chercheurs fait l’objet de nombreuses critiques du fait des limites de ces outils et des enjeux d’un tel exercice. Les outils bibliométriques permettent une approche quantitative et non qualitative (les auto-citations ne sont pas exclues du décompte des citations par exemple). De plus, la couverture de la production scientifique n’est pas complète (inégalités entre disciplines, entre aires géographiques, prééminence des publications anglo-saxonnes…).
Les citations sont à la base de nombre d’indicateurs bibliométriques. Leur mesure est variable suivant les sources considérées. Les principales sources de données sont les bases de données payantes Web of science et Scopus. Leur couverture est inégale suivant les disciplines. Google Scholar est un moteur de recherche scientifique qui permet d’obtenir quelques indicateurs bibliométriques. C’est un outil gratuit mais les données ne font pas l’objet d’un contrôle qualité.
Identité numerique
Qu’est-ce que l’identité numérique ?
Notre identité numérique est constituée par l’ensemble des traces que nous laissons sur le web volontairement ou non. Elle se construit à partir des informations que nous laissons consciemment, de celles qui sont collectées au gré de nos navigations et d’informations ajoutées par d’autres nous concernant. Il est important de maîtriser son identité numérique car d’elle résulte notre e-réputation, soit notre notoriété numérique.
Identité numérique du chercheur et visibilité sur le web
Maîtriser son identité numérique de chercheur participe également d’une stratégie de visibilité sur le web, importante pour la valorisation des travaux. Outre le bénéfice que la diffusion des travaux de recherche sur le web engendre pour la société, une bonne visibilité permet au chercheur de nouer de nouveaux contacts au sein de la communauté scientifique et favorise de futures collaborations.
Il est conseillé d’effectuer une veille régulière sur son nom. Assumer une présence sur le web et posséder un profil à jour sur les principaux outils (réseaux sociaux, moteurs de recherche scientifiques, archives ouvertes, pages institutionnelles des universités) permet de réserver son nom et d’éviter une usurpation éventuelle.
Définir ses identifiants de chercheur.
Un prénom et un nom ne suffisent pas toujours à identifier une personne, c’est pourquoi les chercheurs ont intérêt à se créer des identifiants numériques sur les bases de données qu’ils utilisent. Les auteurs ont intérêt à normaliser la façon dont ils signent leurs publications et à faire en sorte que leur nom apparaisse toujours sous la même forme dans les différentes bases de données.
ORCID (Open Researcher and Contributor ID) est une organisation internationale qui fournit un identifiant unique et pérenne aux chercheurs. Les utilisateurs de l’archive ouverte HAL identifiés comme auteurs peuvent créer un identifiant IdHAL et y associer les identifiants issus d’autres applications (IdRef, VIAF, ISNI, ORCID…). Ils peuvent également ajouter des liens vers un blog ou vers leurs profils dans d’autres applications (Twitter, Facebook, ResearchGate, Academia, LinkedIn, Google Scholar…).
Certains identifiants sont attribués automatiquement par les institutions habilitées à créer des notices d’autorités. C’est le cas pour les identifiants IdRef qui sont attribué par l’ABES dès lors qu’un ouvrage, thèse ou un rapport apparaît dans le Sudoc, pour les identifiants VIAF ou ISNI.
Réseaux sociaux
Les réseaux sociaux sont le canal principal par lequel se construit l’identité numérique. Les réseaux sociaux grand public comme Facebook et Twitter ou les réseaux professionnels LinkedIn et Viadeo sont aujourd’hui très utilisés.
Les réseaux sociaux de chercheurs connaissent un succès notable au sein de la communauté universitaire. Utilisés pour la valorisation des travaux autant que comme outil de recherche d’informations et de collaborations, ils sont appréciés pour les nombreuses fonctionnalités qu’ils offrent aux utilisateurs - création de profils, recommandations, notifications... Le réseau Academia s’adresse plus spécifiquement aux chercheurs en sciences humaines et sociales alors que ResearchGate est plus utilisé par les chercheurs en sciences dures.
Il faut avoir à l'esprit que l'inscription à ces réseaux revient à leur concéder des droits sur les données déposées et que par ailleurs la pérennité des dépôts faits sur ces plateformes n'est pas assurée. Déposer au préalable ses travaux dans une archive ouverte telle que HAL et les mentionner dans Academia ou ResearchGate par des liens peut être une stratégie pour profiter à la fois des grandes possibilités de diffusion qu'offrent ces réseaux et d'un archivage pérenne. On peut également citer les outils de gestion de références bibliographiques offrant des fonctionnalités sociales comme Mendeley ou Zotero.
Blogs et carnets de recherche
Héritiers des blogs grand public, les blogs scientifiques ou carnets de recherche numériques permettent une communication plus informelle que les espaces du circuit académique. Alimentés par des publications rapides et de forme plus libre que les articles scientifiques, les carnets de recherche permettent de rendre compte de recherches en cours. Ils constituent un lieu de débat vivant et un outil de veille scientifique intéressant. La plateforme Hypotheses héberge différents types de carnets de recherche (carnets de chercheurs, carnets de séminaire, carnets de veille, ...) dans le domaine des sciences humaines et sociales tandis que la plateforme du Café des sciences rassemble des blogs scientifiques dédiés aux sciences dures.
Publier en libre accès
Qu’est-ce que le libre accès ?
Objectifs et enjeux
L’accès aux publications scientifiques est indispensable aux chercheurs, or la concentration des éditeurs qui organisent le système des revues scientifiques a conduit à une inflation démesurée des coûts des abonnements. Les bibliothèques, qui fournissent aux chercheurs la documentation dont ils ont besoin, font les frais de ce commerce devenu très lucratif. Il y a un système de double paiement puisque la recherche est financée par des fonds publics mais qu’il faut payer pour accéder à ses résultats. Aujourd’hui le risque est grand que les institutions de recherche et les bibliothèques ne puissent plus faire face au besoin de documentation de la communauté universitaire et que les enjeux économiques prennent le pas sur les enjeux scientifiques.
Le mouvement du libre accès à l’information scientifique est né de la volonté de supprimer les freins juridiques, techniques et financiers à la diffusion des résultats de la recherche. Ses principes ont été établis lors du congrès qui s’est tenu à Budapest les 1er et 2 décembre 2001 et diffusés sous le nom d’Initiative de Budapest pour l’accès ouvert (BOAI) en 2002. Postulant que le libre accès aux résultats de la recherche est un enjeu capital pour la diffusion de la culture et des savoirs, deux stratégies ont été énoncées, aujourd’hui connues sous le nom de « voie verte » et « voie dorée ».
Il existe deux façons de publier en Open Access :
- La voie dorée : dans ce modèle, les travaux sont publiés dans des revues Open Access. Il faut parfois payer des APC (Article Processing Charges) : on parle alors du modèle auteur-payeur.
- La voie verte : dans ce modèle, plus vertueux que le modèle auteur-payeur, les travaux sont déposés dans une archive ouverte.
Archives ouvertes
1- Déposer ses travaux dans une archive ouverte
Les travaux déposés dans une archive ouverte jouissent d’une bonne visibilité et peuvent être facilement cités. Ils sont stockés de manière pérenne. Les conditions de dépôt peuvent varier d’une archive à l’autre. Le plus souvent, c’est l’auteur qui dépose lui-même son travail (auto-archivage). Ces archives peuvent être moissonnées par d’autres entrepôts, ce qui augmente d’autant la visibilité des travaux. La pérennité des dépôts est un autre avantage de ces archives ouvertes qui favorisent ainsi un accès durable et libre aux résultats de la recherche. HAL est une archive ouverte pluridisciplinaire qui héberge des articles scientifiques, publiés ou non, qui émanent des établissements de l’enseignement supérieur et des laboratoires de recherche. Elle est gérée par le Centre pour la Communication Scientifique Directe (CCSD) du CNRS.
- La collection HAL de Paris 1 regroupe des documents publiés par des membres de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne.
- L’archive Assas Recherche héberge des thèses en sciences juridiques et non juridiques soutenues récemment à l’Université Paris 2 Panthéon Assas.
Le dépôt d’un document dans une archive ouverte nécessite l’accord de tous les co-auteurs. S’il s’agit d’un document déjà publié, le dépôt devra respecter les termes du contrat d’édition éventuel. On peut s’adresser à l’éditeur pour connaître la politique qui s’applique à une revue donnée en matière d’auto-archivage. On peut également consulter le site SHERPA-ROMEO qui recense les politiques des éditeurs vis-à-vis de l’auto-archivage, ou le site Héloïse pour les éditeurs français ou encore le site Dulcinea pour les éditeurs espagnols.
2- Projet de loi pour une république numérique
Le gouvernement français entend soutenir le mouvement du libre accès et renforcer le droit à l’auto-archivage des écrits scientifiques dans des archives ouvertes. L'article 30 de la loi du 7 octobre 2016 pour une République numérique prévoit que « Lorsqu'un écrit scientifique issu d'une activité de recherche financée au moins pour moitié par des dotations de l'Etat, des collectivités territoriales ou des établissements publics, par des subventions d'agences de financement nationales ou par des fonds de l'Union européenne est publié dans un périodique paraissant au moins une fois par an, son auteur dispose, même après avoir accordé des droits exclusifs à un éditeur, du droit de mettre à disposition gratuitement dans un format ouvert, par voie numérique, sous réserve de l'accord des éventuels coauteurs, la version finale de son manuscrit acceptée pour publication, dès lors que l'éditeur met lui-même celle-ci gratuitement à disposition par voie numérique ou, à défaut, à l'expiration d'un délai courant à compter de la date de la première publication. Ce délai est au maximum de six mois pour une publication dans le domaine des sciences, de la technique et de la médecine et de douze mois dans celui des sciences humaines et sociales. » [Source : Loi n° 2016-1321 du 7 octobre 2016].
Droit d’auteur et plagiat
Droit d’auteur
Les chercheurs sont amenés à produire, dans le cadre de leur fonction, des œuvres de l’esprit originales. Ils sont en conséquence titulaires de droits d’auteur. Ils sont également conduits à utiliser des œuvres produites par d’autres, qui sont elles aussi soumises au droit d’auteur.
Les droits d’auteur sont définis dans la première partie du code de la propriété intellectuelle. La protection du droit d’auteur a pour but de donner une solution aux conflits d’intérêts qui peuvent naître entre les auteurs d’œuvres de l’esprit et les éditeurs et autres intermédiaires qui les distribuent au public.
Plagiat
Le plagiat est une problématique ancienne mais son importance semble s’est particulièrement accrue ces dernières années. Le plagiat désigne le phénomène qui consiste à s’approprier un contenu créé par autrui. Si la diffusion sur Internet d’un nombre croissant de contenus en ligne a pu favoriser le phénomène du plagiat, elle a dans le même temps facilité sa détection et des outils anti-plagiat ont été développés.
- L’université Paris 1 propose ainsi un outil en ligne de détection du plagiat.
Le droit d’auteur s’applique aux œuvres de l’esprit qui sont protégées quel que soit leur lieu de leur publication. Outre qu’il est plus difficile de plagier un travail largement diffusé, le dépôt dans une archive ouverte permet d’établir l’antériorité d’un travail en cas de plagiat.
Licences Creatives Commons
Internet ayant donné naissance à de nouveaux modes de diffusion des œuvres de l’esprit, de nouveaux outils ont été développés pour permettre la protection du droit d’auteur dans un contexte de plus grande circulation de ces œuvres.
Les licences Creative Commons sont particulièrement adaptées à la mise à disposition d’œuvres en ligne. Fondées sur le droit d’auteur, elles sont compatibles avec la publication en libre accès. Elles permettent aux auteurs de diffuser leurs œuvres sur le web tout en réservant certains droits traditionnellement protégés par le droit d’auteur classique.